Sociétaires Biocoop : la bio les rassemble
À partir du 14/09/2021
Au lieu de ronronner autour de ses 35 ans d’expérience, Biocoop a rejoint l’écurie des Licoornes*, de jeunes coopératives engagées dans des secteurs clés – électricité, transport, téléphonie... – pour la transition citoyenne et écologique. Ensemble, elles veulent inventer le monde d’après. C’est dire si la dynamique est toujours là !
« Biocoop n’est pas juste un réseau de gens qui veulent changer le monde, de façon déclarative, commente Chahin Faïq, animateur de la vie coopérative de Biocoop, il y a des règles, fixées démocratiquement par les sociétaires. C’est ce qui nous différencie des franchises où c’est la tête qui décide. »
La société anonyme coopérative Biocoop est composée de quatre collèges de sociétaires : les magasins et les groupements de producteurs, qui ont un statut de sociétaire-coopérateur, et les associations de consommateurs et les salariés qui sont simplement sociétaires. Forte de cette diversité et de la multiplicité des points de vue, « la vie politique est riche dans nos assemblées, se réjouit Chahin Faïq. Souvent, plus une coopérative grandit, plus il y a de distance entre la base et la tête. Chez Biocoop, chaque sociétaire est incité à donner son avis, les coopérateurs sont obligés de participer. Le lien est ainsi entretenu ».
* Référence aux « licornes », des start-up à la croissance fulgurante (Uber, Airbnb…) pouvant se permettre des levées de fonds de plusieurs millions de dollars ou d’euros pour se développer encore plus.
En mode projet
Ce fonctionnement « tient à l’histoire même de la coopérative », explique Chahin Faïq. Biocoop s’est créée en 1986 en tant qu’association loi 1901, fondée par des coopératives de consommateurs avant d’accueillir des magasins sous d’autres statuts (SARL, Scop…). Lorsqu’elle s’est transformée en SA coop en 2002, ses adhérents sont devenus sociétaires-coopérateurs, comme le sont aujourd’hui aussi les groupements de producteurs bénéficiant de services de la coopérative. Elle a aussi proposé aux salariés des services centraux, des plateformes, des magasins et à ceux travaillant dans les groupements de producteurs de contribuer au projet politique global en prenant une part sociale. Ils le font à titre individuel, sur la base du volontariat, bénévolement et sur leur temps personnel.
Chaque sociétaire dispose d’une voix dans les instances politiques de la coopérative. C’est ce qui fait la différence avec les actionnaires d’une entreprise classique, où le nombre de voix est proportionnel au nombre d’actions détenues... et revendables au plus offrant. Une pratique impossible chez Biocoop.
Le sociétaire reçoit un mail après chaque conseil d’administration, il est informé des comptes, des projets et des orientations stratégiques, il peut débattre de l’avenir du réseau, porter des projets lors des nombreuses assemblées organisées par bassin, par région et au niveau national. Il vote les décisions et élit les représentants au conseil d’administration.
« Il y a peu d’entreprises où autant d’acteurs différents, qui pourraient vouloir potentiellement des prix ou des salaires plus ou moins élevés, sont réunis autour d’un projet politique global et recherchent l’intérêt collectif plutôt que leur intérêt particulier, reprend Chahin Faïq. Qu’un salarié puisse participer aux décisions de son entreprise et qu’elle bénéficie de sa vision, c’est formidable ! »
C’est grâce à ces regards croisés qu’ont été prises des décisions courageuses comme, en 2017, celle de ne plus vendre d’eau en bouteilles plastique dans les magasins Biocoop. D’autres projets sont en réflexion, par exemple l’accompagnement des salariés du réseau qui souhaiteraient reprendre l’activité d'agriculteurs prenant leur retraite...
LES SOCIÉTAIRES DE BIOCOOP EN CHIFFRES** 20 Groupements de producteurs (viande, lait, céréales, maraîchage, arboriculture...) 577 Sociétaires Magasins (pour 678 points de vente) 4 Associations de consommateurs 474 Sociétaires salariés dont 62 % en magasins, 37 % de Biocoop SA et 1 % dans les groupements de producteurs. ** Au 15 janvier 2021 |
Retrouvez cet article dans le n° 116 de CULTURESBIO, le magazine de Biocoop, distribué gratuitement dans les magasins du réseau, dans la limite des stocks disponibles.